17 juin 2007

 

Le vote électronique influencé par les astres

anecdote


Lors des élections belges en 2003, plusieurs communes se sont essayées au vote électronique. C'est le cas notamment de Schaerbeek, dans la région bruxelloise, qui a eu le privilège d'expérimenter une nouvelle espèce d'incident technique. L'un des candidats s'est vu attribuer 4096 votes de plus que la réalité, écart qui a été très vite décelé tout simplement en comparant le nombre d'appelés au nombre de votants. En Belgique, le vote est obligatoire.

Lorsque le Collège a demandé aux experts informatiques la cause du problème, il lui a été répondu que "l’erreur a très probablement été occasionnée par une inversion spontanée et aléatoire d’une position binaire". Intriguée, une tête de liste Ecolo avait mené l'enquête et les experts lui ont calmement expliqué "qu’un rayon cosmique, venu du fin fond de l’univers, touche l’ordinateur et provoque des réactions imprévisibles". Wah.

En réalité, la conclusion du Collège ne mentionne que l'inversion spontanée. Pour parler un peu technique, il se trouve que 4096, c'est aussi 0x1000 en représentation hexadécimale, et 1000000000000 en représentation binaire. On peut donc facilement comprendre que si le 13ème bit passe de l'état 0 à l'état 1, le nombre de votants se voit augmenté de 4096. Très bien. Mais un informaticien rien qu'un peu professionnel ne peut accepter une conclusion aussi simple. Imaginez un expert en aéronautique qui donnerait cette explication après le crash d'un avion !

Même si le rapport a réussi à dénicher quelque documentation sur une possible influence des astres sur nos mémoires d'ordinateurs, la conclusion est trop simpliste. Il est certain à 99% que le logiciel contient un bug et pour le pourcent restant, il existe une solution évidente: la vérification de la validité des données à chaque transaction. Au moyen d'une somme de contrôle par exemple... Même l'influence des astres peut être contrôlée (en informatique).

Le vote électronique pourquoi pas, mais si vous confiez ça à des branquignoles alors non, plutôt...

Pour ceux qui ne savent pas:
La somme de contrôle (ou checkum) est un concept de la théorie des codes utilisé pour les codes correcteurs, elle correspond à un cas particulier de contrôle par redondance. Elle est largement utilisée en informatique et en télécommunications numériques. Les codes utilisant les sommes de contrôle permettent de valider un message. L'utilisation d'une unique somme de contrôle permet la détection mais non la correction des erreurs. C'est un moyen simple pour garantir l'intégrité de données en détectant les erreurs lors d'une transmission de données dans le temps (sur un support de données) ou dans l'espace (télécommunications). Le principe est d'ajouter aux données des éléments dépendant de ces dernières -- on parle de redondance -- et simple à calculer. Cette redondance accompagne les données lors d'une transmission ou bien lors du stockage sur un support quelconque. Plus tard, il est possible de réaliser la même opération sur les données et de comparer le résultat à la somme de contrôle originale, et ainsi conclure sur la corruption potentielle du message.

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Commentaires:
Juste pour signaler que c'est "bruxelloise", pas "brusselloise", même si l'on prononce "brussèlloise" ;)
 


quel étourdi !
voilà qui est corrigé, merci ;)
 


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