Une nouvelle peinture mélangée à des nanoparticules permet d'offrir le doux silence qu'implorent les propriétaires de cinéma, les profs d'école, ou encore les curés de paroisse. Une fois appliquée aux murs, la peinture stoppe les signaux radio des téléphones portables, rendant impossible tout appel. C'est NaturalNano, une société de Rochester (New-York), qui vient de breveter l'idée.

Les transmissions bi-directionnelles des téléphones portables, de WiFi, et d'autres dispositifs électroniques peuvent ainsi être bloquées.



Les nanotubes enduits ou chargés de cuivre peuvent être employés en peinture qui, appliquée aux murs, peut bloquer passivement des gammes spécifiques de radiofréquence. C'est ce qui fait la différence avec les techniques actuelles qui elles, brouillent TOUS les signaux reçus.
En effet, l'industrie du téléphone sans fil est opposée à ces technologies argumentant sur le besoin de pouvoir passer des appels d'urgence: police, incendie, secours.
NaturalNano a pensé à tout: en utilisant une technologie complémentaire d'AMBIT Corporation, les propriétaires des lieux peuvent autoriser certains appels. Une antenne intérieure relaye les signaux jusqu'à une antenne extérieure via un filtre électronique.

Source: le magazine papier Communications of ACM.
Pour ceux qui ne savent pas: les nanoparticules sont issues d'une application directe des nanotechnologies. Les petits tubes que l'on voit en photo ci-dessus font 40 nanomètres de long, ou si vous préférez 40 x 10^-9 mètre, ou encore 0,000000040 mètre. L'équivalent de 400 atomes. Cette taille microscopique permet de bloquer les ondes GSM car celles-ci rebondissent de particule en particule et finissent par se perdre, fatiguées.

Voilà, c'est fait, wouhou joie immense, bonheur intense. Voilà le 100ème article de hOwGee! En 9 mois d'existence ...

L'occasion de revenir sur les 10 articles les plus visités. Après tout, c'est période de best-of pour tout le monde :)

#10 : La Phonotèque Nationale Suisse propose VisualAudio, une technique qui permet d'extraire le son d'un vinyl à partir d'une photo de celui-ci. L'occasion de parler des platines laser de salon pour vinyls et d'en savoir plus sur le codage stéréo sur les disques phono (voir les commentaires).

#9 : L'origine de la loi de Moore: une petite explication sur le bonhomme (le patron d'Intel, en fait), le contexte qui l'a poussé à écrire cette loi (un petit calcul et beaucoup de hasard) et les faits qui montrent que les 3 parties de cette loi commencent à prendre du plomb dans l'aile.

#8 : Un article plus ancien qui prenait le luxe de décrire le dernier Tomtom Go 910, le plus mieux de la gamme qui sortait au printemps. Autres articles qui parlent de systèmes de navigation: Pioneer AVIC-Z1, Navman NavPix, Pioneer AVIC-VH009, Eclipse AVN6600 et Siemens VDO MS5200.

#7 : Un étudiant de Toronto a suscité une vague d'enthousiasme avec ce prototype de bureau en 3 dimensions, que l'on pourrait retrouver sur une plateforme Windows ou Linux.

#6 : Une cartographie du marché automobile, un shéma très bien fait qui permet une vue d'ensemble des plus grands pollueurs constructeurs automobiles.

#5 : Centralia est une ville de Pennsylvanie qui brûle sans discontinuer depuis 1962!
Elle a inspiré le décor du film Silent Hill.

#4 : Le premier satellite de la flotte Galileo a été lancé il y a quelques mois. Pour des raisons économiques, son signal est codé. Les Américains, vexés, ont cependant réussi à découvrir la clé de l'encryption, le code de GIOVE-A est cracké.

#3 : Un réseau de 1000 ordinateurs qui est capable d'inventer! Le principe est simple: il suffit de lui donner la description d'éléments divers et leurs contraintes physiques. Il peut en ressortir, après des milliers d'itérations, une invention tout à fait brevetable. Preuves à l'appui.

#2 : Une anecdote un peu hors propos: l'aventure déconcertante d'une mannequin russe sur l'autoroute.
Voir que cet article arrive en deuxième position me donne des envies de transformer hOwGee en magazine people :)
hOwLà ?

Numéro 1 : Un article sur la dernière sonnerie GSM à la mode s'est transformé en un énorme test de vieillesse (ou de jeunesse, c'est selon). Dans vos commentaires sur ce site ou sur d'autres blogs qui le référencent, tout un chacun s'amuse à tester ses oreilles. Si elles sont trop vieilles, on n'entend pas tous les sons.

un grand merci pour vos visites toujours plus nombreuses ...

Le 7 juin dernier, La Première, une radio publique belge, proposait une émission dont le thème était la décroissance.

Les réactions des différents intervenants étaient tellement remplies de bon sens qu'on ne peut qu'être interpellé par la cause écologique vue sous cet angle.

Pour faire court, la décroissance est un concept qui affirme que la croissance économique infinie, c'est-à-dire l'accroissement perpétuel d'un indicateur économique, le tant attendu développement durable, ne sont simplement pas acceptables par l'écosystème de la Terre.

La décroissance part du postulat que les ressources planétaires ne sont pas inépuisables. Un simple chiffre: 80 % des ressources du globe sont exploitées par 20 % de la population mondiale. Les ressources fossiles qu'on utilise (gaz, pétrole) n'ont plus beaucoup de durée de vie: on parle de 20 ou 30 ans. Et donc la croissance infinie n'est pas possible pour une terre finie en soi.

Serge Latouche, professeur émérite d'économie à l'université de Paris-Sud:

La décroissance, c'est un slogan un peu provocateur qui vise de rompre avec la langue de bois: pour la croissance, toujours plus ... Alors qu'on sait très bien que la croissance nous amène droit dans le mur. Donc derrière ce mot, c'est surtout l'idée d'une remise en cause, d'un changement de cap de nos sociétés de croissance, c'est-à-dire de sociétés qui se sont laissés phagocytées par des économies qui n'ont d'autre objectif que la croissance pour la croissance. [...] Il s'agit de retrouver ce que les experts appellent une empreinte écologique soutenable, c'est-à-dire un mode de vie certainement plus frugal (ce qui veut pas dire archaïque) pour être compatible avec la régénération de la biosphère.

L'espace disponible sur la planète fait 51 milliards d'hectares mais l'espace utile, bio-productif, c'est seulement 12 milliards. Et comme nous sommes plus ou moins 6 milliards, ça fait 1,8 ha disponible pour nous nourrir, pour nous vêtir, pour toutes nos consommations et surtout (on l'oublie souvent) pour recycler nos déchets. Parce qu'à chaque fois qu'on brûle 1 litre d'essence, il faut 5m² de forêt pour ré-absorber le CO2 émis. Cet espace, nous le dépassons de 30 %. En gros, si tout le monde vivait comme nous, il nous faudrait trois planètes. Et si tout le monde vivait comme les Australiens ou les Américains, il en faudrait six. C'est possible pour le moment car contrairement à l'idée reçue, ce sont les pays du sud qui nous donnent une assistance technique considérable puisque si tout le monde vivait comme les burkinabais, un dixième de de planète suffirait.

Fausses pubs, via casseurs de pub :




Vincent Cheynet, fondateur de Casseurs de Pub et rédacteur en chef de "La Décroissance":

Nous nous rapprochons du peak oil, du moment où nous extrairons le maximum de pétrole sur la planète. Après, l'extraction de pétrole va décliner, on imagine de 3 % par an et aujourd'hui il y a aucune énergie de substitution qui ait la même capacité que le pétrole. Donc si nous faisons rien, tout naturellement, la régulation risque de se faire par le chaos et de créer des problèmes socio-économiques qui seront majeurs. Et c'est bien là aussi un énorme enjeu de la décroissance: face à cette raréfaction des ressources naturelles, aujourd'hui nous devons anticiper ce mouvement de déclin d'extraction d'énergie. [...]

C'est pour ça que nous luttons par exemple pour la suppression du grand prix de france de F1. Evidemment, un grand prix en tant que tel ne réprésente pas une pollution extraordinaire (c'est certes une pollution conséquente), mais nous nous attaquons surtout au symbole que représente le grand prix de France de F1, c'est-à-dire une espèce de paroxysme de pollution, de pillage de ressources naturelles, de gaspillage et nous pensons que nous arriverons aussi à transformer la société en touchant à ce type de symbole, c'est comme ça que nous ferons comprendre à nos contemporains que cette folle course à la technique, à la croissance, au gaspillage ne peut pas continuer éternellement.

Alain Gras, professeur de sociologie à la Sorbonne:

Ce n'est qu'en 1900, donc à peine plus d'un siècle, que l'energie fossile l'a emporté face à l'énergie renouvelable. Aujourd'hui on ne connaît que l'énergie fossile comme moyen de ce qu'on appelle le développement. Je pense que donc il faudrait essayer de revenir à d'autres formes énergétiques, évidemment à l'énergie renouvelable mais sous toutes ses formes et donc effectivement, une certaine frugalité dans l'usage de l'énergie. [...] Modifier notre rapport avec l'énergie, c'est évidemment avoir moins de confort dans la vie quotidienne et en particulier aussi diminuer la mobilité. Parce que la mobilité, c'est le grand gourmand, c'est la catastrophe sur le plan énergétique.

Script intégral de l'émission (un grand merci à la reconnaissance vocale)

"Il est temps de comprendre combien est fou le désir d'aller vite quand on tourne en rond" (Albert Jacquard)

C'est notre 3ème article en 2 mois qui décrit des expériences d'interaction avec le cerveau. Celle-ci est certainement la plus aboutie .. et pourtant la première du genre date de juin 2004!

Le dernier numéro du magazine Nature revient sur ce système d'implant qui a permis à un homme paralyzé d'utiliser ses pensées pour bouger un curseur, ouvrir un e-mail, jouer à un jeu vidéo basique et dessiner un cercle sur un écran d'ordinateur.
Stephen H. Scott, professeur d'anatomie et de biologie cellulaire à la Queen's University d'Ontario, écrit que cet appareil donne vie à la prosthétique neuromoteur implantable (un chouette nom).
La société Cyberkinetics Neurotechnology Systems a développé le système d'implant BrainGate, qui utilise un senseur de 4 x 4 millimètres avec 100 minuscules électrodes, conçus pour écouter clandestinement les signaux électriques émis par des neurones dans la région du cortex moteur.

Matthew Nagle, 26 ans (Weymouth dans le Massachusetts) s'est porté volontaire pour l'expérience. Ce qui impliquait de connecter l'appareil à un piédestal qui dépassait de son crâne.
Les performances ont besoin d'être améliorées mais Cyberkinetics espère pouvoir commercialiser BrainGate vers 2008 ou 2009. Principaux problèmes: la capacité des électrodes à détecter les signaux du cerveau tend à diminuer après quelques mois, la recalibration journalière prend 1 heure et demi et une version sans-fil serait la bienvenue, elle éviterait de devoir laisser un trou permanent dans le crâne.

Source: Le New-York Times, il y a 10 jours et Wired .. mars 2005.
Pour ceux qui ne savent pas: le cortex moteur, qui contient une représentation somatotopique (représentation point par point) de notre corps, est la région qui nous permet d'envoyer la commande motrice, et donc de bouger.

Sur le blog de Paul Lamere (voir article précédent), on peut lire une note intéressante à propos d'iTunes.

Pour rappel, iTunes est un logiciel propriétaire de gestion de bibliothèque musicale et un lecteur de musique numérique. Il permet d'accéder au magasin de musique en ligne d'Apple : l'iTunes Music Store (iTMS). Enfin, il permet de gérer et transférer la musique sur les différents baladeurs numériques d'Apple, l'iPod.

L'article rappelle que Apple a vendu, début 2006, son 50 millionième iPod. Et plus ou moins au même moment, Apple célèbre la vente de la milliardième chanson sur iTunes, considéré comme un énorme succès commercial.
Mais est-ce vraiment le cas ? Si l'on divise 1 milliard par 50 millions, on remarque que seulement 20 chansons en moyenne ont été vendues, par iPod.
Donc, après avoir dépensé 300 ou 400 euros pour un lecteur mp3 de luxe, une personne moyenne dépense par la suite 30 euros pour y mettre de la musique iTunes.

Lamere ajoute que si cet utilisateur classique achète 1 chanson par mois, les charges VISA-American Express doivent largement entamer les recettes commerciales d'iTunes.

exploits


Le système peut ainsi générer une playlist de x minutes, en allant de Rage Against The Machine parce que vous êtes un peu énervé en partant du boulot et se terminant avec un morceau de Schumann pour arriver calme à la maison. Le tout avec une transition imperceptible et avec seulement des morceaux que vous aimez.

Quelles sont les applications commerciales ?
Au-delà de l'exemple ci-dessus, qui reste criticable car la musique finalement, c'est aussi une histoire de perceptions, on parle d'indexage musical: trouver un solo de trompette dans un long morceau de jazz. Cela peut aussi aider à la protection de droits d'auteur (copyright).
Ainsi qu'aider un réalisateur de films à trouver la musique qui correspond à telle ou telle scène.
Ca peut nous aider nous aussi à retrouver le titre d'une chanson en se basant sur quelques notes que l'on a retenu.
Bref, comme souvent, Sun en est juste au début de la recherche dans le domaine, ainsi que dans la découverte de nouvelles applications réelles.


Source: Sun, il y a presqu'un mois.

Pour ceux qui ne savent pas:
Une métadonnée est une donnée servant à définir ou décrire une autre donnée quel que soit son support (papier ou électronique). Dans un organisme documentaire (une médiathèque par exemple), des notices sont utilisées pour décrire le contenu et les aspects formels d'un document. Elles facilitent la gestion interne des ressources documentaires et, côté usagers, permettent d'optimiser la recherche et la localisation des documents. Pour un document numérique, ces notices s'appellent des métadonnées et sont contenues dans le document lui-même. (exemple: les balises HTML ou XML)

internet

Le satellite de navigation GIOVE-A, lancé recemment, est le prototype des 30 satellites qui composeront Galileo en 2010. Pour rappel, Galileo est un système de positionnement par satellite, le concurrent direct du système américain GPS que tout le monde utilise pour l'instant.

Puisque le système GPS a été payé par le contribuable américain, le signal est gratuit. Les utilisateurs ont juste besoin d'acheter un récepteur GPS. Galileo, de son côté, doit être rentable pour rembourser ses investisseurs. C'est pourquoi il est prévu de payer pour obtenir les codes PRN nécessaires au décodage du signal.


Et puisque Galileo et GPS partageront des bandes de fréquence, l'Europe et les USA ont signé un accord spécifiant que certains codes PRN de Galiloe doivent être open source. Néanmoins, après l'annonce des premiers signaux émis le 12 janvier 2006, aucun des codes de GIOVE-A n'avait été rendus public.

Mi-janvier, Mark Psiaki, professeur de mécanique et de technologie aérospatiale à Cornell et co-chef du GPS laboratory de Cornell, demande les codes à Martin Unwin de Satellite Technology Ltd, un des 3 groupes priviligiés dans le monde qui disposent des codes PRN. Martin refuse gentiment.
Mark contacte alors son pote Olivier Montenbruck, un collègue Allemand. Là, il se rend compte que lui aussi veut connaître les codes. Même les européens sont frustrés!

Et parce qu'il ne faut jamais chercher un Américain en colère, Mark et son équipe développent en une semaine un algorithme pour extraire les codes. Deux semaines plus tard, il a un premier résultat qu'il doit jeter car la période du signal est deux fois plus longue que prévue. Mais au milieu du mois de mars, ils terminent leurs premières estimations du code, avec un petit coup de pouce d'Olivier. Finalement, le 1er avril, ils le publient sur ce site.
Deux jours plus tard, le fabricant Canadien de récepteur GPS, NovAtel, télécharge les codes du site Web et a commencé à tracer GIOVE-A pour la première fois.

Du coup, Galileo publie lui aussi les codes PRN mi-avril qui en plus, se révèlent ne pas être ceux utilisés par GIOVE-A. En outre, cette publication marque les codes open source d'un label Propriété Intellectuelle, réclamant une license pour tout récepteur destiné au commerce.
"Apparemment, ils essaient de faire de l'argent sur le code open source", se moque Psiaki.

Mais effrayé par le côté illégal du cracking de code, son équipe à consulté les avocats-conseils de l'université de Cornell, pour s'entendre répondre que, si le cracking de contenu créatif tel que la musique ou le cinéma est illégal, le cracking de signal de navigation est un jeu ouvert. Vamos!

La morale de l'histoire: les Européens ne peuvent pas garantir les droits d'auteur de données venant d'un satellite qu'ils ont construit eux-même!
On va encore passer pour de sacrés branquignoles. D'autant plus que ça la fout un peu mal si tout le business-plan est basé sur la vente des codes. Même si de son côté, Galileo affirme que les codes finaux seront différents.
Mais maintenant qu'on sait comment s'y prendre ...