Mercredi 13 décembre, Vé est devant sa télévision. Elle vient de suivre le Journal Télévisé de la RTBF et le programme suivant débute, tandis que Vé reste allongée sur son sofa, l'esprit dans le vague. Le programme suivant, c'est "Questions à la une". Bon. Ca fera l'affaire.

L'émission est vite interrompue par un flash spécial, bla bla bla, tout le monde connaît la suite maintenant. Vidéo.

Vé se réveille et écarquille les yeux. Elle écoute et boit les paroles de François De Brigode et n'en revient pas. On lui dit que le ring de Bruxelles est paralysé, que les trains sont bloqués à la frontière linguistique, qu'Anvers est en liesse. Vé envoie des SMS à ses amis. On lui dit que le roi s'est enfuit à Kinshasa, que les avions sont détournés vers Liège et que les ministres du gouvernement bruxellois se sont barricadés dans l'atomium. Vé appelle une amie.

Bon, c'était un canular, on le sait maintenant. Un canular vachement bien fait quand on lit le paragraphe précédent et qu'on sait que 6% de la population y a cru jusqu'au bout, tout comme Vé (80% ont cessé d'y croire quand ils ont vu le logo "fiction" ou plus tôt). Cette portion de la wallonie se dit outrée, scandalisée. Et les politiques avec eux. Enquête et tout le bazar.

Alors quoi, on en conclut que 6% des téléspectateurs wallons sont cons à bouffer de l'avoine par sacs de 100 kilos ? Ca fait mal parce que Vé est une amie. Et on aurait aimé croire que Vé allait zapper (elle reçoit 20 chaînes au minimum), allumer sa radio (la bande FM va de 87.5 à 107.9) ou surfer sur un site d'informations. Pourtant, Vé est restée scotchée à la RTBF à qui elle en veut à mort maintenant. Comme certains téléspectateurs, elle s'est jurée de ne plus la regarder. C'est un peu tout ou rien.

On a envie de dire bravo à la RTBF comme on le ferait pour Orson Welles ...